Expositions

Recif

Cécile Genest

10·09·25 > 09·12·25

L’artiste mènera une visite guidée de son exposition le dimanche 28 septembre à 10h dans le cadre du festival Les Préférences 

© Cécile Genest - Port Lavigne-Loire-Atlantique
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« Au début, il faisait aussi sombre que par une nuit de pleine lune », expliquait dans un communiqué le chercheur américain Owen Toon.

Il y a 65 millions d’années, l’impact d’une météorite de dix kilomètres tombée dans le Yucatan associé à une activité volcanique accrue eut une influence à l’échelle planétaire : cette coïncidence aurait plongé la Terre dans l’obscurité pendant près de deux ans, avec un effondrement de la photosynthèse.

À quoi ressemblaient les terres en ces temps troublés ? De nos jours, où chercher la trace de cette genèse terrestre ? Dans Recife, chapitre ligérien de la série À nos terres troubles, Cécile Genest soulève ces questions sous la forme d’un conte photographique ancré dans nos sols.

En photographiant les composantes de la biodiversité sur les rives de la Loire et de son bassin versant, Cécile Genest part à la recherche de l’histoire évolutive de la botanique et dresse une ode au vivant de nos haies, rives, mares, broussailles, forêts ou murs végétaux. Elle reproduit en parallèle des images de végétaux fossiles, questionnant ainsi l’épaisseur du temps dans le sensible qui nous entoure, qu’il soit périssable ou pérenne.

Le lit du fleuve et de ses affluents, invisible mais présent de manière sourde, laisse place à un herbier contemporain, où le portrait d’une île mystérieuse émerge parfois.

La roche et la force du vivant s’entremêlent à l’image des eaux douces et salées de l’estuaire.Les parcelles d’herbacées à même le récif se transforment en terre tropicale, prétexte à divers fantasmes du paysage sauvage et originel.

Exposition présentée dans le cadre de la Saison photographique 2025 – La Loire, un espace sensible, proposée par la Département de Maine-et-Loire (Conservation départementale du patrimoine), en partenariat avec la Maison Julien Gracq, et avec la collaboration du Muséum d’histoire naturelle de Nantes. 

Conservation départementale du patrimoine

Commissariat : Thierry Pelloquet

Suivi de projet : Armelle Maugin, Julien Beccognee

Graphisme : Anne Tsvetoukhine

Administration : Frédérique Duchene               

Communication : Martine Boutreux, Carole Beaudoin

 

Maison Julien Gracq

Directeur : Jérémy Fabre,

Chargée de médiation et communication : Margaux Hoinard,

Montage : Claude Colas

 

Remerciements

Cécile Genest remercie le Département de Maine-et-Loire, la Maison Julien Gracq, Denis Demarque et Quentin Aubel (Muséum d’Histoire Naturelle de Nantes), Guillaume Dreujou, Sidonie Brunellière, Marie Joncheray (Syndicat Layon-Aubance-Louets) et Caroline Berton. Isabelle leygue, Paul-Emmanuel Houaslet, Collégiale Saint-Martin (Angers).

Née en 1979, Cécile Genest mène un travail au long cours à la chambre photographique interrogeant les territoires et leur patrimoine végétal.

Entre démarche documentaire et approche poétique, elle cadre « au près » une nature multiforme, autant de ‘terres troubles’ qui racontent nos paysages. En photographiant à la frontière du terrestre et de l’aquatique, ronces, fougères et arbrisseaux entremêlés, Cécile Genest raconte l’histoire du vivant par le paysage, ses strates, son passé enfoui et son présent sauvage.

Elle dresse le portrait tantôt précis, tantôt évanescent d’un monde végétal foisonnant avec toutes ses variations, issues du processus de changement perpétuel auquel est soumis le vivant : l’évolution.

Partant du constat que l’histoire géologique explique en partie la diversité des paysages, elle questionne la recherche d’une terre et d’une flore primitive. L’ensemble prend la forme d’un conte scientifique, s’appuyant parfois sur la paléobotanique. À travers cette nature originelle imaginée ou identifiée par les traces de notre patrimoine géologique, la flore photographiée ne serait qu’une relique d’une longue histoire de la Terre.

Son travail fait écho à plusieurs problématiques contemporaines : environnementales et géographiques (valorisation de territoires aux écosystèmes puissants, préservation de sites protégés) mais aussi historico-géologiques (comment hériter du temps très long de la vie avec sa diversité, et faire face au futur imminent, porteur de bouleversements massifs?)

Diplômée de l’école des Beaux-Arts de Nantes, passée par le College of Art & Design de Dundee en Ecosse, elle vit et travaille en tant que photographe entre Nantes et Paris.

En avril 2024, elle expose la série À nos terres troubles à la galerie Arrêt sur l’image à Bordeaux dans le cadre du festival Itinéraires des Photographes Voyageurs. En résidence de recherche et de création des Photographiques, le festival de l’image, Le Mans, elle expose la série Roche brune en mars 2025.

Cécile Genest est représentée par l’agence Caroline Berton.

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L’exposition permanente Gracq, de la carte au livre

Jean-Louis Tissier, géographe, a conçu avec des documents de l’IGN une approche singulière de Julien Gracq comme écrivain géographe.
L’île, grande table centrale, contient dans ses tiroirs une sélection des livres de Julien Gracq allié chacun à des cartes choisies pour leur écho aux lieux de l’oeuvre.
Il s’agit d’articuler paysage intérieur et paysage extérieur : le visiteur est invité à regarder dehors pour observer le paysage qui l’environne.
Dans le hall de la chambre des cartes, une table numérique interactive pensée comme un grimoire numérique propose aux visiteurs de parcourir la biographie de Julien Gracq, d’écouter des enregistrements inédits, de jouer avec la Loire.

34 expositions depuis 2014