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Né à Paris en 1981, universitaire de formation, Jérémie Bennequin travaille actuellement en tant qu’artiste plasticien et enseignant en arts visuels. Depuis une vingtaine d’années, son activité artistique interroge les liens entre l’art contemporain et l’écriture littéraire. Au cœur de sa pratique plastique, la littérature constitue une matière première, son matériau privilégié. Singulièrement fondée sur une logique de l’effacement « scriptoclaste », la démarche créative de Jérémie Bennequin génère des œuvres ambigües, au croisement des mots et des images, du lisible et du visible, entre l’effacement de l’écriture et l’écriture de l’effacement.
Mot de l’artiste :
« Cette exposition au sein de la Chambre des cartes de la Maison Julien Gracq réunit pour la première fois un vaste ensemble d’œuvres issues de plusieurs séries réalisées au fil du temps, sur une longue période d’environ vingt ans, autours d’un thème central et d’un geste artistique obsessionnel : l’écriture et l’effacement.
Gommage, érosion du monument proustien, À la recherche du temps perdu, Dé-compositions de l’ultime Coup de dés de Stéphane Mallarmé, littératures des premières Fleurs de Baudelaire, e-disparition de Perec, voiles originels des tapuscrits sur langes de la Genèse, dentelle noire des sombres Lamentations de Jérémie… Les textes sacrés s’effacent et la littérature y acquiert une texture, mais le sens littéraire – la lecture – ne disparaît jamais complètement. Cette résistance des Lettres à l’effacement scriptoclaste est devenue mon écriture.
Effacer pour écrire, écrire pour effacer, long processus, prodigieux mécanisme de l’art et de la littérature – telle est la logique du palimpseste. »
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