Résidence C.L.A.S de mars à avril 2021
Jean d’Amérique est né 1994 à Port-au-Prince, en Haïti. Poète et dramaturge, il a publié son premier recueil, Petite fleur du ghetto, en 2015.
Il viendra en résidence pour travailler à l’écriture de la pièce de théâtre Opéra poussière, tentative de réhabiliter l’image de Sanité Bélair, résistante anticolonialiste sous-représentée dans le panthéon historique haïtien.
En septembre 2021, Jean d’Amérique a remporté le prix RFI théâtre 2021 pour son texte Opéra poussière, écrit en partie pendant son temps de résidence à la Maison Julien Gracq.
Rachida debout, 2022, Cheyne Éditeurée
Soleil à coudre, 2021, éd. Actes Sud
(…) qui a dit
qu’un cadavre n’est que poussière
et que le vent de la mort
gagne à tous les coups
si tu meurs un jour
je volerai la vedette
aux enfants de rue de ma ville
pour te repêcher
dans le corps des voitures (…)
Nul chemin dans la peau que saignante étreinte, Cheyne Éditeur, 2017
SES RENDEZ-VOUS
Trois Loire ensemble
Qu’est-ce qui relie Aliona Gloukhova, jeune romancière biélorusse, Jean d’Amérique, jeune poète et dramaturge haïtien, et Martin De La Soudière, ethnologue sensible des montagnes ?
Une soirée exceptionnelle pour les découvrir et les écouter, en ouverture de notre saison 2021.
Clôture de résidence en période confinée
En mars-avril 2021, Aliona Gloukhova et Jean d’Amérique ont été accueillis en résidence de création à la Maison Julien Gracq. Les circonstances particulières qui sont les nôtres depuis plus d’un an les ont empêchés de rencontrer un public en chair et en os mais ils ont su s’adapter à la situation et s’emparer des outils numériques à leur disposition pour nous offrir des temps de médiation d’autant plus précieux en cette période de disette culturelle. Ils viennent l’un du Far West et l’autre du Far East, de Côte-de-Fer (Haïti) et de Minsk (Biélorussie), pour être plus précis, et il fallait donc qu’ils se retrouvent ici, chez Julien Gracq, où fut inventé le Farg(h)estan, dont le point cardinal est incertain, sauf à dire qu’il est très lointain. Ils transportent dans leur exil des haillons de leur monde disparu dans le temps comme dans l’espace – l’URSS tchernobylienne où est née Aliona ; l’île secouée, fracturée, torturée par les tontons Macoutes et les séismes d’où nous vient Jean. Il faut entendre dans l’étrange français qu’ils parlent l’un comme l’autre et qu’ils réinventent dans leurs livres comme un écho de leurs pays blessés. On ne s’étonnera pas que les livres qu’ils ont conçus ici, dans la douceur sableuse des bords de Loire, s’intitulent Opéra poussière et Géométries désaccordées : où l’on perçoit comme une tentative d’apprivoiser le chaos par la magie des mots.